Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, la Fédération des Conservatoire d’espaces naturels et Natagora ont représenté le programme LIFE Anthropofens à Anvers pour l’un des plus grands événements jamais organisé en Europe sur les tourbières, avec plus de 500 participants, du monde entier. Ce type d’évènement permet de partager les dernières avancées dans le domaine de l’étude des tourbières : discuter des dernières études scientifiques publiées et partager des méthodes d’analyses pertinentes et novatrices. Un grand nombre d’études a pu être présenté par différents intervenants, principalement universitaires et gestionnaires d’espaces naturels, ainsi qu’une centaine de posters. Enfin, les séances plénières ont permis de présenter l’état des lieux des tourbières du monde, avec des focus particulièrement représentatifs sur des situations en Finlande ou encore en Irlande.
Aussi, dans le cadre de ce colloque, des visites de sites étaient organisées dans les environs, sur des sites étudiés notamment par l’Universiteit Antwerpen et gérés par la région flamande, la province d’Anvers, Natuurpunt ou encore le Zoo d’Anvers. Dans la vallée de la Kleine Nete, la mise en protection d’un espace naturel par le Zoo en 1952 a permis de conserver l’hydrologie, la biodiversité riche du site, et par la même occasion de protéger les tourbes. La différence est frappante avec l’autre partie de la vallée, séparée par la route. La partie agricole, drainée et fertilisée, n’abrite que quelques espèces, et s’est affaissée d’1.50 mètre. Cet affaissement est dû à la dégradation de la tourbe sous-jacente, et relarguée sous forme de gaz à effet de serre, dont des mesures sont effectuées. L’agriculture provoquant également de l’eutrophisation, les gestionnaires, via un partenariat avec le Pidpa (agence de l’eau), ont créé un dispositif d’hélophytes et de filtres pour améliorer la qualité de l’eau du site.
Grâce à ces rencontres de la communauté scientifique et au travers des nombreuses discussions, un communiqué a pu être lancé. Dans celui-ci, les scientifiques présents attestent, sur la base des connaissances accumulées, et étayées par de nombreuses et solides analyses, de l’urgence du besoin de protection des tourbières, et plus généralement des zones humides face aux différentes pressions qui les détériorent. Celles-ci sont encore trop souvent drainées, et la place de l’eau dans ces écosystèmes fragiles, mais utiles, n’est pour l’instant pas garanti. Les scientifiques réunis appellent les décideurs à agir et à inclure ces écosystèmes précieux dans la loi européenne de protection de la nature.