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La Fougère à crête (Dryopteris cristata), espèce rarissime en France, est inscrite sur la liste rouge nationale. Elle est considérée comme « très rare » et « en danger » en région Haut-de-France, néanmoins elle trouve refuge en plusieurs stations de la vallée de la Somme.

Les tourbières alcalines des vallées de la Somme et de l’Avre (reconnue zone RAMSAR depuis 2017) hébergent sans doute les plus belles populations de Dryopteris cristata des Hauts-de-France.

Les tourbières sont des écosystèmes exceptionnels. En bon état, elles sont de formidables atouts pour lutter contre le changement climatique. Restaurer leur fonctionnement actuellement dégradé, en y maintenant des niveaux d'eau suffisants, est une condition essentielle pour permettre le stockage du carbone sur long terme.

Afin de comprendre les relations entre les tourbières et le changement climatique, le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, le Département de la Somme, le Conservatoire botanique national de Bailleul et l’Université Picardie Jules Verne ont, aux côtés du Cerdd, apporté leur expertise dans le cadre du Climatour en mai dernier sur deux sites naturels au cœur de la vallée de la Somme.

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, la Fédération des Conservatoire d’espaces naturels et Natagora ont représenté le programme LIFE Anthropofens à Anvers pour l’un des plus grands événements jamais organisé en Europe sur les tourbières, avec plus de 500 participants, du monde entier.

Début septembre dans le cadre du programme Life Anthropofens, l’équipe du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, à l’œuvre pour le plan de gestion de l’Abbevillois, part à la recherche de l’Ache rampante. Cette petite Apiacée, proche du céleri, de nom scientifique Helosciadium repens, trouve son bonheur dans certaines prairies humides assez fortement pâturées.

Le 5 juin, un petit détour par les marais de la vallée de la Somme a permis d'observer, cette année encore, la floraison d'une petite orchidée, rare et capricieuse, le Liparis de Loesel (Liparis loeselii).

Les végétations des tourbières alcalines constituent des habitats particuliers. Elles se développent sur des milieux constamment engorgés en eau provenant des résurgences de la nappe de la craie.

Pour inventorier certaines espèces pollinisatrices, mais aussi pour collecter des indications sur les milieux, le LIFE Anthropofens a mis en œuvre le protocole Syrph the Net (Speight, 2017). Celui-ci consiste à récolter des insectes, dont les Syrphes, une famille de Diptères, dont les communautés sont bioindicatrices de la qualité des milieux.

Le pâturage, historiquement utilisé dans la gestion des milieux naturels, peut cependant avoir des impacts négatifs sur les milieux naturels, par exemple en cas de surcharge en bétail. Ce rapport discute d’un protocole de suivi de l’efficacité de ce pâturage en tourbière afin de limiter au maximum les impacts qu’il peut avoir sur le sol et la flore locale.