Un an et demi après travaux, la RNN de la Tourbière de Marchiennes révèle déjà de belles surprises…
Fin juin, deux agents du Conservatoire botanique national de Bailleul, accompagnés par le Parc naturel régional Scarpe-Escaut, se sont rendus sur la RNN de la Tourbière de Marchiennes (Nord), gérée par le Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France, pour y réaliser des suivis d’habitats végétaux dans les secteurs restaurés.
Dans le cadre du programme Life Anthropofens, deux entités de boisements humides avaient été ciblées pour une restauration écologique durant l’hiver 2023. Les travaux réalisés consistaient en un déboisement et un rognage de souches, afin de restaurer les conditions propices au retour d’habitats tourbeux humides, typiques des fens (tourbières alcalines).
Une végétation typique des roselières tourbeuses en reconquête
Les premiers résultats sont encourageants : les relevés de terrain mettent en évidence une recolonisation par des végétations de roselières turficoles (Magnocaricion elatae), témoignant d’une dynamique de restauration bien enclenchée.
Plus encore, plusieurs plantes protégées ont été recensées sur les zones suivies, notamment le Potamot coloré (Potamogeton coloratus) et la Berle à larges feuilles (Berula erecta), deux espèces rares indicatrices de milieux humides de qualité.
Des sols encore nus, signe d’un milieu en transition
Cependant, malgré ces observations positives, certains secteurs présentent encore des zones de sols nus, signe que le processus de cicatrisation écologique est toujours en cours. Cela montre que le milieu a besoin de temps pour exprimer pleinement son potentiel écologique, un phénomène tout à fait normal dans les dynamiques post-restauration.
La suite ? Un suivi régulier dans les mois à venir permettra d’évaluer l’évolution de la végétation et d’adapter, si besoin, les mesures de gestion pour accompagner la reconquête de la tourbière.
📷 Crédit photo : Camille Palopoli