Passer au contenu principal

Services écosystémiques liés aux cycles de l’eau et de l’azote : comment évaluer la contribution du projet Life Anthropofens ?

Marais de Roussent (62) © M. Drouglazet
Marais de Roussent (62) © M. Drouglazet

Les travaux de restauration du programme Life Anthropofens visent à restaurer six habitats de tourbières alcalines. Ainsi, les services écosystémiques que ces habitats fournissent sont également restaurés.

Deux stages d’études successifs ont permis de quantifier la fourniture de services écosystémiques des sites du Life Anthropofens avant et après restauration.

Le premier stage, mené par Justine Capoulade en 2023, étudiante de l’université Aix-Marseille, a permis d’identifier la meilleure méthode pour évaluer ces services, et d’adapter cette méthode pour qu’elle réponde à la question concrète «Quels effets de la restauration sur la fourniture de services écosystémiques ?». La méthode MAES a été sélectionnée et a tout d’abord été testée sur deux sites Natura 2000 (en moyenne vallée de la Somme et sur les Marais de Sacy).

Le deuxième stage, effectué par Camille Décultot en 2024, étudiante à l’ENSEGID de Bordeaux, a tiré les enseignements et contraintes de l’étude précédente pour l’appliquer aux 11 autres sites Natura 2000 du projet. 44 experts ont pu contribuer à l’évaluation de 17 services.

Cette évaluation a permis d’identifier que les habitats restaurés contribuent fortement au service culturel : ce sont en effet des supports d’étude, de connaissances scientifiques, et d’appropriation pour le grand public, ainsi qu’un leg pour les générations futures.

Les services de régulation ont été également bien identifiés par les experts puisqu’une amélioration significative des services de régulation a été démontrée. Les habitats restaurés permettent de réguler les flux d’eau (soutien d’étiage et lutte contre les inondations), de sédiments (captation des polluants, des matières en suspension), mais aussi d’améliorer la qualité du climat local comme du climat global, les habitats dont le fonctionnement est restauré permettant de maintenir le stock de carbone du sol en évitant une accélération du réchauffement climatique. La restauration contribue également à la protection de la biodiversité des tourbières alcalines.

La fourniture de services d’approvisionnement est, elle, plus faible et contrastée puisque certains services pourront continuer à être rendu (production de foin ou de litière par de la fauche), alors que d’autres (fourniture en bois pour l’énergie) ne seront plus rendu à l’avenir.

En conclusion, la restauration des tourbières alcalines des Hauts-de-France et de Wallonie, et de leurs habitats, contribue bien à la fourniture de services rendus aux humains à l’échelle locale comme à l’échelle globale.

Back to top