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Qu’est-ce qu’une tourbière ?

Ce terme générique recouvre une réalité complexe, avec une diversité de contextes écologiques, de formes et de configurations qui génèrent autant de milieux et de paysages propres à chaque territoire.

Une tourbière est un écosystème humide qui se caractérise par une saturation du sol en eau sur la majeure partie de l’année de façon plus importante que dans les marais où les niveaux d’eau dans le sol sont plus fluctuants. Cet engorgement quasi permanent conditionne la formation de végétations propres et d’un sol spécifique composé de tourbe et d’eau.

Les actions du LIFE Anthropofens portent sur un type précis de tourbière : les tourbières alimentées par des eaux souterraines. Appelées « tourbières basses », « bas-marais » ou encore « fens » en anglais, ces tourbières présentent un fonctionnement hydrologique spécifique. Elles se distinguent des tourbières alimentées par les eaux de pluie, plus acides et beaucoup plus rares dans nos régions de plaine.

Comment se forme une tourbière ?

L’engorgement du sol en eau, supérieur à 6 mois dans l’année, limite la décomposition complète de la végétation morte par manque d’oxygène, élément indispensable au développement des micro-organismes du sol. En conséquence cela provoque une accumulation de matière organique peu ou non décomposée qui forme la tourbe. Composant le sol des tourbières, ce matériau riche en carbone renferme 30 à 90 % de matière organique. Un sol est composé de matière minérale et organique et d’ordinaire cette dernière n’excède pas 20%.

C’est cette importante proportion de matière carbonée qui donne à la tourbe cette couleur noire caractéristique. Mais la couleur de la tourbe varie également selon le stade de dégradation des fibres végétales qui peuvent être plus ou moins bien conservées et donner des variations de couleurs brunes à blondes. Quand les fibres sont très peu décomposées, les plantes dont elles proviennent peuvent être identifiées.

L’estimation moyenne de croissance des sols tourbeux est de 0,2 à 1,6 mm par an, pour un apport d’un centimètre de matières organiques fraîches.

La tourbe mais pas seulement…

La tourbe n’est pas la seule composante de la tourbière, il y a aussi une végétation particulière qui lui est inféodée et qui conditionne sa morphologie et son fonctionnement. Les conditions écologiques qui y règnent sont contraignantes. A commencer par l’eau dans le sol qui asphyxie le milieu, mais aussi la faiblesse relative en nutriments (« oligotrophie ») car il y a peu d’apports extérieurs et peu de renouvellement de la matière organique par décomposition. Les plantes qui vivent dans les tourbières sont donc adaptées à ces milieux et pour la plupart en sont spécialistes et ne se trouvent pas ailleurs. Elles sont dites « turficoles ».

Les végétations les plus caractéristiques des tourbières sont composées de mousses, de graminées, de laiches et de joncs de petite taille qui forment des tapis de quelques décimètres. Des végétations dominées par des grandes graminées et des grandes laiches (« hélophytes ») peuvent aussi former des nappes denses de plus d’un mètre de hauteur dans les tourbières les plus riches en éléments nutritifs. Les herbiers aquatiques présents dans les mares et certains arbres et arbustes peuvent également composer la végétation de la tourbière. Ce sont les feuilles, les tiges ou encore les racines de ces plantes qui entrent dans la composition de la tourbe.

Il existe une grande diversité de tourbières. On les retrouve sous toutes les latitudes (zones polaires à tropicales), sous différents climats, dans différents contextes topographiques (montagnes, versants, lacs, vallées, etc.), avec des eaux de qualité, de composition et d’origine variables (acides ou alcalines, pauvres ou riches en nutriment, de pluie ou de nappe phréatique), etc.

Pour plus de renseignements :

https://www.pole-tourbieres.org/

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