La tourbe n’est pas la seule composante de la tourbière, il y a aussi une végétation particulière qui lui est inféodée et qui conditionne sa morphologie et son fonctionnement. Les conditions écologiques qui y règnent sont contraignantes. A commencer par l’eau dans le sol qui asphyxie le milieu, mais aussi la faiblesse relative en nutriments (« oligotrophie ») car il y a peu d’apports extérieurs et peu de renouvellement de la matière organique par décomposition. Les plantes qui vivent dans les tourbières sont donc adaptées à ces milieux et pour la plupart en sont spécialistes et ne se trouvent pas ailleurs. Elles sont dites « turficoles ».
Les végétations les plus caractéristiques des tourbières sont composées de mousses, de graminées, de laiches et de joncs de petite taille qui forment des tapis de quelques décimètres. Des végétations dominées par des grandes graminées et des grandes laiches (« hélophytes ») peuvent aussi former des nappes denses de plus d’un mètre de hauteur dans les tourbières les plus riches en éléments nutritifs. Les herbiers aquatiques présents dans les mares et certains arbres et arbustes peuvent également composer la végétation de la tourbière. Ce sont les feuilles, les tiges ou encore les racines de ces plantes qui entrent dans la composition de la tourbe.
Il existe une grande diversité de tourbières. On les retrouve sous toutes les latitudes (zones polaires à tropicales), sous différents climats, dans différents contextes topographiques (montagnes, versants, lacs, vallées, etc.), avec des eaux de qualité, de composition et d’origine variables (acides ou alcalines, pauvres ou riches en nutriment, de pluie ou de nappe phréatique), etc.