Situé à la frontière franco-belge, le site offre une palette de milieux humides (tourbières, marais, étangs, forêts, prairies) accueillant une avifaune abondante et riche.
Ainsi, ce site Natura 2000 est constitué principalement de forêts caducifoliées, de prairies humides ou mésophiles et de marais et zones tourbeuses (6%). Avec les prairies humides et les terrils, la forêt domaniale est une composante essentielle de la plaine de la Scarpe et de l'Escaut.
Le LIFE Anthropofens porte sur 3 secteurs du site Natura 2000 :
La Tourbière de Marchiennes : située au sud de Marchiennes, la tourbière est constituée de dépressions parcourues par un réseau de chenaux en forme d’arrêtes de poissons témoignant de l’extraction de tourbe passée. Longtemps privé, le site a fait l’objet d’un partenariat entre l’ancien propriétaire et le PNR Scarpe Escaut pour le suivi naturaliste, l’étude du fonctionnement hydraulique et la mise en place de travaux de restauration écologique via la signature de contrats Natura 2000. Depuis l’acquisition de la tourbière par le CEN Hauts-de-France, en 2019, le CEN et le PNRSE se sont associés via une convention de partenariat dans le but de préserver, restaurer et valoriser ce site naturel remarquable d’une
trentaine d’hectares.
Le Marais de Sonneville : d’une superficie d’environ 11 ha, le Marais de Sonneville à Wandignies-Hamage est une relique du paysage agricole de la plaine de la Scarpe antérieur à « l’essor » agricole et aux campagnes de drainage largement déployées. On y rencontre aujourd’hui une flore exceptionnelle ainsi qu’une faune menacée. Le Parc naturel régional Scarpe-Escaut a acquis ce site en 2001 avec l’objectif de conserver le patrimoine naturel et paysager exceptionnel en y menant une gestion s’appuyant sur une démarche traditionnelle d’écopastoralisme. Avec l’appui d’un exploitant agricole local, un pâturage
extensif est pratiqué sur une partie du marais par le biais d’un troupeau de vaches de race Rouge flamande.
La Tourbière de Vred (41 ha) : la tourbe y fut exploitée dès le XIIIe siècle et jusqu’à la fin du XVIIIe siècle pour se chauffer. Suite à la découverte du charbon, cette activité fut supplantée par la fauche et par des pratiques maraîchères favorisées par la mise en place d’un important réseau de drainage subsistant encore en partie aujourd’hui. Ainsi, de nombreux fossés, plus ou moins atterris, jalonnent l’ensemble de la réserve. Le réseau de fossés dessiné en arêtes de poisson, encore bien visible dans la partie ouest du site, témoigne des travaux de drainage réalisés par les moines. Aujourd’hui, le PNR Scarpe Escaut assure la gestion écologique et coordonne les activités (chasse, ouverture au public) sur cette propriété communale classée en Réserve Naturelle Régionale depuis 2008.
Sur ce site Natura 2000, dix-huit habitats d’intérêt européen sont présents recouvrant une surface totale de 358 ha sur les 1 938 ha que couvrent le périmètre (soit 19 % du site). Les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens sont présents sur le site, couvrant une surface de 83 ha soit 4 % du site :
La plaine alluviale de la Scarpe, avec sa mosaïque complexe de forêts, de tourbières, de bas-marais, d’étangs, de prairies alluviales, de bois tourbeux, apparaît comme une entité écologique majeure dans la région Hauts-de-France et du Nord de l’Europe. Sa vulnérabilité réside dans le fait que l’état de conservation des nombreux habitats naturels est très variable suivant les secteurs, l’ensemble du site subissant de nombreuses pressions d’ordre anthropique (drainage et intensification, remise en cultures, plantation ancienne ou actuelle de résineux et peupliers en système forestier, populiculture en système
prairial).
Dans ce contexte, des mesures urgentes de sauvegarde et de restauration des systèmes les plus menacés doivent être engagées à l’échelle du Parc Naturel Régional Scarpe Escaut. A cet égard, les recommandations suivantes paraissent primordiales pour préserver et surtout régénérer les habitats herbacés les plus menacés tant au niveau du système alluvial que des forêts domaniales :
Le système alluvial tourbeux alcalin est l’un des points forts de ce site car un grand nombre des habitats le caractérisant sont également d’intérêt communautaire, les plus typiques étant en particulier les tremblants de Thelypterido palustris – Phragmitetum palustris, la mégaphorbiaie tourbeuse du Lathyro palustris – Lysimachietum vulgaris qui a succédé au Junco subnodulosi – Caricetum lasiocarpae par assèchement (ce dernier toujours potentiel avec notamment des populations relictuelles de Carex lasiocarpa et Juncus subnodulosus), le bas-marais subatlantique – subcontinental du Selino carvifoliae – Juncetum subnodulosi et divers habitats aquatiques très originaux du Lemnion trisulcae.
Le LIFE sur le site s’articule avec les objectifs opérationnels du DOCOB, notamment au travers de l’objectif suivant :
Sur ce site, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer :
Pour atteindre ces objectifs, le Parc naturel régional Scarpe-Escaut et le Conservatoire d’espaces naturels prévoient de réaliser les opérations suivantes :
Un plan de gestion portant sur les terrains acquis par le Conservatoire d’espaces naturels sera élaboré en complément des autres actions du LIFE.
En plus de l’ensemble des suivis d’évaluation des opérations, une étude et des suivis sur le fonctionnement éco-hydrologique du site seront menés par le PNR Scarpe-Escaut.