Tourbières et Marais de l'Avre
Le site se situe sur la vallée de l’Avre, au sud-est d’Amiens.
D’une superficie de 322 ha, il se compose de 3 secteurs distincts : le marais de Boves et les prairies de Fort-Manoir, le marais et les prairies Thézy-Glimont et le coteau et le marais de Génonville
Le marais de Boves et les prairies de Fort-Manoir, d’une superficie de 80 ha, s’étendent entre Boves, au sud-est où conflue la Noye et l’Avre, et la rocade sud d’Amiens (A29)
Le marais de Boves est divisé en deux entités, qui sont séparées par une route :
- le marais Saint-Nicolas au sud-est, composé de vastes plans d’eau qui se sont formés à la suite de l’extraction de la tourbe au 18e siècle
- la réserve naturelle nationale de l’étang Saint-Ladre au nord-ouest, composée de milieux tourbeux (bas-marais, prairies, roselières), ainsi que les prairies de Fort-Manoir qui ont servi de blanchisserie au début du 20e siècle.
Le marais et les prairies Thézy-Glimont, d’une superficie de 187 ha, se situent au sein des méandres de l’Avre entre Hailles et Fouencamps. Ce secteur regroupe les marais communaux de Thézy-Glimont et de Hailles, marais liés à l’ancienne exploitation de la tourbe.
Le coteau et le marais de Génonville, d’une superficie de 66 ha, se composent de deux ensembles distincts :
- le coteau constitué d’une pelouse calcaire, qui a une forte valeur écologique, notamment à travers les orchidées ;
- le marais, lié à l’extraction de la tourbe, où sont présents différents groupements de végétaux des milieux humides : tourbières basses alcalines, tourbières de transition, roselières, végétation pré-forestière, peupleraies et saulaies.
Usages passés et actuels du site
A l’instar de la vallée de la Somme, du Moyen-Âge jusqu’au 20e siècle, les principales activités présentent sur les marais et tourbières de l’Avre sont :
- l’exploitation de la tourbe,
- la récolte du bois (saule et aulne principalement) pour le chauffage et la vannerie,
- le fauchage des végétations de marais (pour maintenir des prairies d’élevage et pour la construction de bâtiment (toit en chaume),
- le pâturage bovin (en particulier sur les prés communaux),
- la pêche,
- le bousinage (décapage du sol) pour favoriser les frayères et servir d’engrais pour les champs),
- le faucardage pour faciliter l’écoulement des eaux et la pêche au filet,
- et le blanchiment sur près (technique de lavage du linge qui consiste à laver, bouillir et étaler le linge avant de le tremper dans les fossés (dont l’eau, de bonne qualité, est riche en calcium) et de l’étendre sur des prés fauchés afin que l’eau s’évapore.
La disparation progressive de ces activités au cours du 20e siècle a eu pour conséquence la fermeture des milieux ouverts. Les activités agricoles encore présentent au sein du site n’occupent qu’une faible superficie et sont principalement tournées vers l’élevage (pâturage extensif et fauche). La production de bois s’est peu développée au sein du site car les conditions n’y sont pas favorables (fort morcellement parcellaire, accès difficile, etc.). Quelques plantations de peupliers ont toutefois été réalisées sur les autres parties de la vallée de l’Avre. La chasse, notamment à la hutte, est présente sur l’ensemble du site et de ses abords. La pêche de loisir reste très répandue en vallée de l’Avre. Les autres usages de loisirs se sont peu développés. La vallée de l’Avre bénéficie de plusieurs sites aménagés pour l’accueil du public : la Réserve naturelle nationale de l’étang Saint-Ladre, le chemin de halage à Thézy-Glimont ou encore le marais de Génonville.
Habitats Natura 2000 concernés par le LIFE
Sur ce site Natura 2000, quatorze habitats d’intérêt européen sont présents recouvrant une surface totale de 120,29 ha sur les 322 ha que couvre le périmètre (soit 37 % du site). Parmi les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens, cinq sont présents sur le site couvrant une surface de 9,2 ha soit 3 % du site :
- Prairies humides calcaires à Molinie bleue : 0,49 ha soit 0,15 % du site. Cet habitat y est très mauvais état ;
- Tourbières de transition : 0,09 ha soit 0,03 % du site. Cet habitat y est en mauvais de conservation ;
- Marais calcaires à Marisque : 0,18 ha soit 0,06 % du site ;
- Tourbières basses alcalines : 7,15 ha soit 2,22 % du site ;
- Tourbières boisées : 1,29 ha soit 0,4 % du site.
Espèces phares
Dactylorhiza praetermissa
Orchis négligé
Enjeux et objectif du LIFE sur le site
Sur ce site, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer :
- 0,2 ha de prairies humides calcaires à Molinie bleue ;
- 0,3 ha de tourbières de transition sur le secteur de l’étang Saint-Ladre ;
- 0,4 ha de marais calcaires à Marisque sur le marais de Hailles;
- 9 ha de tourbières basses alcalines, en particulier sur les secteurs des marais de Hailles et de Génonville ;
- 2,5 ha de tourbières boisées, en particuliers sur le secteur de Thézy-Glimont.
Les opérations menées auront pour objectifs de maintenir une quantité et une qualité d’eau suffisante dans le sol, de rouvrir les milieux boisés, d’enlever couche supérieure du sol dégradée et de remettre à jour les horizons tourbeux.
Le LIFE s’articule avec les objectifs opérationnels du DOCOB du site, notamment au travers des objectifs de opérationnels suivants :
- Objectif 1 : Restauration des habitats, des espèces et habitats d’espèces d’intérêt communautaire : A. Restaurer la qualité des milieux humides et aquatiques
Actions prévues dans le cadre du LIFE
Pour atteindre ces objectifs, le Conservatoire d’espaces naturels prévoit de réaliser les opérations suivantes :
- Pose d’un seuil au marais de Génonville et sur le marais de Thézy-Glimont
- Création de 5 200 m² de radeau flottant pour favoriser l’épuration
- Déboisement avec essouchage sur 3,7 ha
- Décapage de sol 3,9 ha
En plus de l’ensemble des suivis d’évaluation des opérations, sur le secteur du marais de Génonville (Moreuil), une étude et des suivis sur le fonctionnement éco-hydrologique du site sera menée.
Source des données
https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR2200359
DOCOB FR2200359 « Tourbières et marais de l’Avre », Juin 2019, AMEVA
