Le site "Prairies et marais tourbeux de la basse vallée de l'Authie" se situe dans la partie basse de la vallée de l'Authie. Il suit ce fleuve depuis la commune de Douriez jusqu'à Conchil-le-Temple et comprend le cours d'eau ainsi que ses berges. Il est complété par des zones de marais attenantes au cours d'eau.
Ainsi, hormis le cours d'eau, le site est avant tout caractérisé par les marais (35%), et les prairies (33%). Viennent ensuite les peupleraies (14%), les cultures (7%), les bois (6%) et les plans d’eau (3%). Sont présents en minorités les landes, les friches, les zones urbanisées et les jardins (<1%).
Aujourd’hui, l’activité agricole représente 40 % des surfaces du site et la sylviculture 19%. La chasse et la pêche sont également présentes ainsi que le tourisme et les loisirs qui restent néanmoins peu développés.
Sur l'ensemble du site Natura 2000, les propriétés sont pour moitié privées (49,71%), la seconde moitié étant propriété publique (50,29%) dont la quasi-totalité en propriétés communales (99,65%).
Les marais de Douriez et de Roussent sont deux marais communaux, sur lesquels des activités de chasse (sociétés de chasse communales et bailleurs de chasse) perdurent. Un pâturage extensif bovin est présent sur les deux sites. La pratique du pâturage dans les marais longeant l'Authie est très ancienne, et assura le maintien des milieux ouverts au fils des ans malgré la dynamique végétale.
Entre le XIXe et le XXe siècle, l'exploitation de la tourbe dans ce secteur modifia la topographie et transforma localement les marais en étangs. Les traces des exploitations de tourbes sont à ce jour encore visibles sur les marais de Roussent et de Douriez.
Au XXe siècle, de nombreuses peupleraies ont vu le jour. A Douriez notamment, une grande proportion du marais fut plantée en peupliers, qui ont progressivement été exploités pour s'achever dans les années 2000. Ces exploitations couplées à des procédés de dessèchement (réseaux de drainage, etc.) ont également façonné le paysage, bien que l'alternance des phases d'inondation et d'exondation ait toujours perdurée.
Sur ce site Natura 2000, 10 habitats d’intérêt communautaire de l’annexe I de la directive européenne habitats sont présents recouvrant une surface totale de 48,28 ha sur les 307 ha que couvre le périmètre (soit 16 % du site). Parmi les 6 habitats ciblés par le LIFE Anthropofens, 4 sont présents sur le site couvrant une surface de 9,32 ha soit 3 % du site :
Sur ce site, les actions concrètes mises en oeuvre ont pour objectif la restauration de deux entités, l'une dans le marais de Roussent et l'autre dans le marais de Dourriez. Au total, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer et améliorer l’état de conservation sur ce secteur de 0,7 ha de tourbières de transition et tremblants (7140) et de 8,8 ha de bas marais alcalins (7230).
En outre, une action portera également sur le réseau hydrographique du marais de Roussent en restaurant l'écoulement des eaux de mauvaise qualité de l'étang principal vers le canal afin que les secteurs favorables aux tourbières de transition conserve des eaux de surface de bonne qualité.
Le LIFE sur le site s’articule avec les objectifs opérationnels du Document d'Objectif Natura 2000. Les habitats à plus haute valeur patrimoniale, tels que les tourbières de transition et tremblants (7140) et les tourbières basses alcalines (7230) présents sur le marais de Roussent et Douriez, sont identifiés comme prioritaires au sein du DOCOB, leur état de conservation y étant considéré défavorable/mauvais . Dans le but de restaurer les végétations de tremblant tourbeux, des actions de déboisements et de coupe de rejet par débroussaillage sont menées depuis 2008 sur le marais de Roussent grâce aux contract Natura2000. Année après année, la saulaie tend à diminuer au profit des végétations turficoles.
Ces deux actions favorables aux habitats tourbeux (7140 et 7230) permettent également de favoriser l'habitat du Vertigo Moulinsiana (code 1016) dont l'état de conservation à l'échelle biogéographique est considéré comme défavorable/mauvais. Cette espèce protégée au niveau national se développe dans les végétations à petites et grandes hélophytes des marais tourbeux.
Pour atteindre ces objectifs, le Conservatoire d’espaces naturels prévoit de réaliser les opérations suivantes :
Des suivis scientifiques seront également mis en place sur ces terrains, en particulier concernant le suivi de l’impact des travaux sur les habitats et sur des espèces indicatrices. Ces activités scientifiques seront réalisées par le Conservatoire botanique national de Bailleul et le Conservatoire d’espaces naturels.
En plus de l’ensemble des suivis d’évaluation des opérations, une étude et des suivis sur le fonctionnement éco-hydrologique du site seront menés.
Enfin, un plan de gestion portant sur l’ensemble des terrains gérés par le Conservatoire d’espaces naturels sera élaboré, en lien avec les partenaires locaux, en complément des autres actions du LIFE.