Les sites « Marais et monts de Mareuil-Caubert », « Basse vallée de la Somme de Pont-Rémy à Breilly » et « Moyenne vallée de la Somme entre Amiens et Corbie » sont situés dans la partie centrale de la vallée de la Somme, entre Abbeville et Corbie. Cette vallée a été creusée par le fleuve Somme dans le plateau calcaire, elle est typique des anciennes vallées glaciaires. Elle offre un paysage composé de coteaux appelés localement larris, bordant un fond de vallée constitué de grandes zones en eau (étangs, cours d’eau) et de vastes mosaïques de milieux humides ouverts (prairies, marais/mégaphorbiaie, etc.) et de boisements spontanés (saules, aulnes, bouleaux, etc.) ou de plantations, principalement de peupliers.
L’Homme y a fortement modifié le paysage : présence de bourgs sur les bords et versants de la vallée comme à Mareuil-Caubert, Fontaine-sur-Somme ou encore Long, voie ferrée suivant la vallée depuis Amiens jusqu’Abbeville, cabanisation diffuse, etc.
Les sols de la vallée sont à dominante tourbeuse avec un sous-sol de craie (très poreux) reposant sur un support argilo-marneux (imperméable). Le réseau hydrographique y est très dense et fortement artificialisé : Somme canalisée, fixation des berges, aménagement d’ouvrages (écluses, batardeaux, etc.), creusement d’étangs, drainage, etc.
Ces deux sites sont situés en aval de la moyenne vallée de la Somme et de la vallée de l’Avre et en amont de la basse vallée de la Somme et des marais arrière-littoraux picards.
La vallée de la Somme est connue pour être l’une des plus vastes zones tourbeuses du nord de la France et elle est reconnue comme zone humide d’importance internationale au titre de la Convention de Ramsar depuis 2017.
La présence de tourbe a fortement marqué la vallée de la Somme, notamment par son extraction, le tourbage, qui a permis à certaines communes de se développer comme à Long, considérée comme capitale de la tourbe au XIXe siècle. Cette activité, arrêtée depuis le début du XXe siècle, est l’origine de nombreux étangs aux formes souvent géométriques. Les grands espaces de prairies ont été le support d’activités pastorales et, dans une moindre mesure, maraîchères.
De tout temps, la chasse à la botte et la pêche ont été pratiquées sur les marais de la vallée de la Somme.
Depuis quelques décennies, de nouveaux usages se sont développés, principalement en faveur des activités de loisirs : chasse à la hutte, cabanisation, et plus récemment la promenade et la découverte des espaces naturels. L’élevage reste présent mais a nettement régressé. Il existe toujours une activité de sylviculture (plantation de peuplier).
Sur le site « Marais et monts de Mareuil-Caubert » (FR2200354), douze habitats d’intérêt européen sont présents recouvrant une surface totale de 692 ha sur les 894 ha que couvre le périmètre (soit 77,5 % du site). Parmi les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens, quatre sont présents sur le site couvrant une surface de 201 ha soit 22,5 % du site :
Sur le site « Basse vallée de la Somme de Pont-Rémy à Breilly » (FR2200355), quinze habitats d’intérêt européen sont présents recouvrant une surface totale de 985 ha sur les 1 453 ha que couvre le périmètre (soit 68 % du site). Les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens sont présents sur le site couvrant une surface de 86,06 ha soit 6 % du site :
Sur le site « Moyenne vallée de la Somme entre Amiens et Corbie » (FR2200356), onze habitats d’intérêt européen sont présents recouvrant une surface totale de 206 ha sur les 525 ha que couvre le périmètre (soit 39 % du site). Parmi les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens, trois sont présents sur le site couvrant une surface de 11,82 ha soit 2 % du site :
Sur ces sites, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer :
Les opérations menées auront pour objectifs de maintenir une quantité d’eau suffisante dans le sol, de rouvrir les milieux boisés, d’enlever couche supérieure du sol dégradée, de remettre à jour les horizons tourbeux et de prévoir une gestion par pâturage sur certains secteurs.
Le LIFE s’articule avec les objectifs opérationnels du DOCOB des trois sites, notamment au travers de l’objectif suivant : Restauration des habitats, des espèces et habitats d’espèces d’intérêt communautaire
Pour atteindre ces objectifs, le Conservatoire d’espaces naturels et le Conservatoire du littoral prévoient de réaliser les opérations suivantes :
Un plan de gestion portant sur l’ensemble des terrains gérés par le Conservatoire d’espaces naturels sera élaboré pour le site « Marais et monts de Mareuil-Caubert », en lien avec les partenaires locaux, en complément des autres actions du LIFE.
Des suivis scientifiques seront également mis en place sur ces terrains, en particulier concernant le suivi de l’impact des travaux sur les espèces pollinisatrices. Ces activités scientifiques seront réalisées par le Conservatoire botanique national de Bailleul et le Conservatoire d’espaces naturels.
En plus de l’ensemble des suivis d’évaluation des opérations, sur le secteur de Belloy-sur-Somme, une étude et des suivis sur le fonctionnement éco-hydrologique du site seront menés.
https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR2200354
https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR2200355
https://inpn.mnhn.fr/site/natura2000/FR2200356
DOCOB FR2200354 - « Marais et Monts de Mareuil-Caubert », FR2200355 - « Basse vallée de la Somme de Pont-Rémy à Breilly », FR2200356 - « Marais de la moyenne Somme entre Amiens et Corbie », FR2212007 - « Etangs et Marais du Bassin de la Somme », Novembre 2011, AMEVA