La majorité du site est constitué de forêts caducifoliées (37%), de marais, bas-marais et tourbières (36%), de prairies semi-naturelles humides et de prairies mésophiles améliorées (11%), d’eaux douces intérieures (10%), de forêts artificielles en monoculture (5%), de landes, broussailles, recrus, maquis (1%), pelouses sèches, steppes (1%).
L’occupation du sol illustre les différents usages qui sont aujourd’hui faits sur le site du marais de la Souche, les principales activités étant la pratique de la chasse, de la pêche de loisirs, la promenade, ainsi que l'exploitation en populiculture.
Les différents territoires de chasse couvrent la presque totalité de la superficie des Marais de la Souche. Sont pratiquées la chasse au grand gibier et la chasse au gibier d’eau. La chasse à la bécassine et aux limicoles à la botte est en déclin.
Vaste dépression tourbeuse plate et alcaline implantée aux confins de la Champagne crayeuse et du Laonnois, les marais de la Souche offrent une remarquable représentation d'habitats turficoles que l'on peut regrouper en trois secteurs :
Sur les 3 000 ha du marais, 1 800 ha sont réellement constitués de milieux tourbeux. L'épaisseur maximale de tourbe, dont la plus ancienne date du tardiglaciaires, avoisine les 6 mètres. L'ensemble présente un grand éventail d'habitats tourbeux alcalins, notamment roselières, mégaphorbiaies, saulaies cendrées, aulnaies et aulnaies-frênaies, tandis que les stades pionniers et de bas-marais se sont considérablement raréfiés. A ce système tourbeux s'ajoute vers le Sud une gradation périphérique faisant le passage à des pelouses sablo-calcaires et pré-bois thermophiles.
Remplissant plusieurs fonctions, les Marais de la Souche ont fait l’objet de différents usages qui se sont succédés au cours des derniers siècles. Ces derniers ont très largement participé au façonnement du paysage actuel.
Ainsi, au gré des différentes périodes, des phases d’asséchement ont eu lieu. Ces dernières se sont traduites par la densification du réseau de fossés et au recalibrage de la rivière Souche et de la Buze, qui parcourent le marais. Ces actions ont ainsi permis de développer les activités agricoles (maraichage et pâturage principalement) et d’entreprendre les premières extractions de la tourbe dans la première moitié du XIXe siècle. L’hydrosystème a ainsi subit une forte rétractation jusqu’en 1914 ou l’abandon de l’entretien des fossés, du fait de la guerre, a conduit à son extension. Entre première et deuxième guerre mondiale, la reconstitution du réseau de fossés induit une nouvelle fois un recul des eaux jusqu’en 1935 ou l’on observe une reprise de l’extension de l’hydrosystème. Passé cette date, les usages traditionnels s’amenuisent, conduisant à un abandon progressif des marais et favorisant le développement de ligneux. Couplé à cette dynamique naturelle, l’essor de la populiculture dans les années 1950 vient renforcer la fermeture des milieux et la dégradation des milieux tourbeux. Les activités passées laissent ainsi la place aux activités de loisir (activité cynégétique, halieutique, plaisance) qui prédominent largement dans le paysage actuel.
Sur ce site Natura 2000, quinze habitats d’intérêt européen sont présents recouvrant une surface totale de 205 ha sur les 2 747 ha que couvre le périmètre (soit 7,5 % du site). Les six habitats ciblés par le LIFE Anthropofens sont présents sur le site couvrant une surface de 63 ha soit 2,3 % du site :
Sur ce site, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer :
Les opérations menées auront pour objectif de favoriser durablement les milieux tourbeux herbacés en restaurant les milieux ouverts et limitant l’embroussaillement grâce à une gestion par fauche et/ou pâturage.
Pour atteindre ces objectifs, le Conservatoire d’espace naturel prévoit de réaliser les opérations suivantes :