Le marais de Balançon est situé entre les vallées de la Canche et de l’Authie dans un complexe de zones humides d’intérêt majeur, notamment pour l’accueil des oiseaux de passage. Il appartient à la plaine maritime picarde et fait partie des marais arrière-littoraux du sud-ouest du Pas-de-Calais.
Le marais est composé de zones drainées (cultivées ou pâturées) dans ses zones périphériques et de zones tourbeuses au centre principalement utilisées pour la chasse à la hutte où plans d’eau, tremblants, roselières, gouilles et fossés s’entremêlent.
Sur le site Natura 2000, les tourbières et bas marais dominent l’occupation du sol en couvrant environ 293 ha, soit 29% de la surface. Les prairies sont le deuxième type d’occupation du sol avec environ 194 ha, soit 19% de la surface du site et sont suivies par les plans d’eau (12%).
Au début du XIXe siècle commence l’extraction de la tourbe dans les grandes vallées tourbeuses de la région (Authie, Sensée, Somme, etc.) de la région. La tourbe des marais de Merlimont – Villiers - Cucq, du fait de sa relative jeunesse, brûle mal, produit peu de chaleur et s’extrait de façon difficile. Ainsi, seuls les habitants les plus pauvres en faisaient l’extraction. Ceci a permis de préserver la tourbière de l’exploitation intensive de la tourbe. Souvent propriété communale, les marais de Villiers-Cucq-Merlimont ont été utilisés en vaine pâture dans les secteurs les plus portants. Dans les années 1970 quelques fossés de drainage ont été creusés afin de mettre en culture les zones périphériques.
Dès 1904, les premières huttes de chasse firent leur apparition sur le site Natura 2000. A partir des années 80, d’autres pratiques de chasse se sont développées avec l’ouverture du milieu dans l’objectif de créer des zones favorables à la Bécassine des marais (les platières). Cette technique s’est très vite répandue sur de nombreux territoires de chasse. Aujourd’hui l’activité dominante sur le marais est la chasse. Il y a environ 120 huttes de chasse au gibier d’eau dans le périmètre Natura 2000 ce qui correspond à environ 70% de la surface du site.
Dans le périmètre du site FR3110083 « marais de Balançon », on distingue également trois zones où l’activité agricole est bien représentée. Une zone au Nord (mélange entre cultures et prairies humides), une plus centrée (dominée par les prairies humides) et la dernière au Sud (essentiellement en culture). Elles représentent environ 25 % de la surface du site.
Sur ce site Natura 2000, 8 habitats élémentaires différents dont un prioritaire ont été identifiés sur les 300 hectares prospectés dans le cadre de l’élaboration du Document d’objectifs. L'essentiel de ces habitats est lié aux végétations aquatiques et hygrophiles d'une part et aux bas-marais alcalins d'autre part. En termes de surface cela représente au minimum 183ha, soit 62% de la surface de la zone prospectée. Parmi les 6 habitats ciblés par le LIFE Anthropofens, 3 sont présents sur le site couvrant une surface connue de 149 ha soit environ 50 % de la surface prospectée du site :
Sur ce site, les actions concrètes mises en œuvre ont pour objectif la restauration de certains secteurs du marais de Villiers situé à l’extrémité nord du site Natura 2000 et propriété du CEN Hauts-de-France. Au total, le LIFE Anthropofens prévoit spécifiquement de restaurer et améliorer l’état de conservation sur ce secteur de :
Le secteur du marais de Villiers se situe dans la Zone de Protection Spéciale (ZPS) Natura 2000 (Directive Oiseaux) du Marais de Balançon. Le Document d’objectif de la ZPS du marais de Balançon, reprend en enjeux prioritaires secondaires les végétations de tourbières de transition et de marais calcaire à Marisque. Ce statut garantit une prise en compte de ces habitats à l’échelle du site mais n’offre pas les outils de gestion adéquats en vue de les restaurer (les actions étant ciblées essentiellement sur l’avifaune en tant que ZPS). Afin de mieux prendre en considération les habitats tourbeux de ce site, la première démarche du LIFE consistera à classer le marais de Villiers en Zone Spécial de Conservation (Directive Habitats-Faune-Flore). Cela garantira sur le long terme la préservation de ses habitats tourbeux et la mise en place d’outils appropriés à leur gestion et conservation.
Actions prévues dans le cadre du LIFE
Pour atteindre ces objectifs, le Conservatoire d’espaces naturels prévoit de réaliser les opérations suivantes :
Des suivis scientifiques seront également mis en place sur ces terrains, en particulier concernant le suivi de l’impact des travaux sur les espèces pollinisatrices. Ces activités scientifiques seront réalisées par le Conservatoire botanique national de Bailleul et le Conservatoire d’espaces naturels Hauts-de-France.
En plus de l’ensemble des suivis d’évaluation des opérations, une étude et des suivis sur le fonctionnement éco-hydrologique du site seront menés.
Un plan de gestion portant sur l’ensemble des terrains gérés par le Conservatoire d’espaces naturels sera élaboré, en lien avec les partenaires locaux, en complément des autres actions du LIFE.